Commencer à écrire un roman est difficile pour tout le monde. Beaucoup de personnes se lancent en pensant qu'il suffit de beaucoup de bonne volonté, et finissent par faire des erreurs que d'autres ont faites avant eux.
C'est évidemment aussi le cas pour les auteurs de romans de fantasy. Dans la suite, je vais vous présenter 5 erreurs régulièrement faites par les écrivains de fantasy débutants, ce qui évitera de les répéter !
1. Ne pas entrer assez rapidement dans l'histoire
La fantasy n'a pas encore été totalement submergée par la nouvelle tendance du "Moins il y en a, mieux c'est", qui considère que les descriptions ne font pas grand chose de plus qu'alourdir le texte. Vous trouverez donc encore beaucoup de romans de fantasy avec de longues et belles descriptions.
Mais ça ne veut pas dire que vous pouvez vous permettre de tartiner des pages et des pages de descriptions interminables. Un ou deux paragraphes, oui. Ensuite, pensez à introduire votre personnage principal et à dessiner le conflit qui l'attend.
Le pire que vous puissiez faire, c'est de décrire par le menu le fabuleux monde que vous avez créé, avec les 1000 ans d'histoire qu'il a derrière lui. Rien de tel pour endormir un lecteur qui passera au roman suivant plutôt que de reprendre le votre.
2. Utiliser trop de points vue
Il s'agit là du complexe Robert Jordan, aussi appelé complexe George R. R. Martin. Dans leurs romans ils font appel à des des dizaines de personnages différents, en mêlant des centaines de clans et de familles, avec des connexions si complexes que ça devient un défi de tout retenir. Est-ce que leurs romans sont bons ? Oui, évidemment. Est-ce que la plupart des écrivains de fantasy débutants sont capables de gérer efficacement autant de points de vue différents ? La réponse est non.
Avant de vous dire que vous, vous êtes l'exception qui confire la règle, laissez-moi vous dire un truc : 90% des écrivains débutants pensent comme vous, mais seulement 0,1% a raison. En vous lançant dans une structure trop compliquée, vous allez vous casser le nez. Alors soyez humble, commencez par deux points de vue maximum. C'est suffisant pour donner du relief à votre histoire. Profitez du temps gagné pour creuser vos personnages, les rendre crédibles, et faire en sorte que le lecteur s'attache à eux.
3. Tout créer en partant de zéro
La fantasy permet à votre imagination de donner tout son potentiel. Vous voulez une forme unique de magie : créez la. vous voulez un monde où tout le monde a des branchies et peut vivre sous l'eau come sur la terre ferme : créez le. Mais attention, à force de tout inventer vous pouvez glisser vers un monde où tout est si étranger au lecteur que vous allez totalement le perdre, sans rien de familier à quoi se raccrocher.
Il est tout à fait acceptable d'appeler "ragoût" un ragoût et pas "R'Gurk" dans le langage local. Un moine peut simplement être un moine au lieu d'un Prélat du Neuvième Cercle des Adorateurs de Dieu. En choisissant soigneusement les éléments que vous allez créer de toute pièce, vous pourrez accompagner le lecteur dans votre monde unique sans qu'il ait besoin d'un lexique à coté de lui pour comprendre chaque phrase .
4. Ne pas être cohérent
L'incohérence est le fléau de l'écrivain de fantasy. A moins d'être sociologue ou anthropologue, il est très difficile de créer à partir de rien une civilisation entière. En effet, il faut que tous les éléments des différentes cultures s'imbriquent les unes dans les autres. Disons que vous voulez créer un monde où les épées sont utilisées en même temps que les pistolets automatiques. Il va vous falloir trouver des explications pour toute une série d'incohérences. Qui peut avoir idée de se battre à l'épée quand on peut se faire tuer d'une balle par son adversaire ? Qu'est-ce qui explique que l'épée n'ait pas cédée sa place au pistolet ? Il y a bien sur toute une série d'explications possibles (une culture traditionaliste, une relation commerciale avec un peuple éloigné plus avancé technologiquement, la rareté de la poudre...), mais il faut que l'ensemble tienne debout, ce qui vous oblige à de longues réflexions.
Une bonne façon de s'affranchir de trop de complexité est bien sur de partir sur un monde qui ressemble fortement au notre. Plutôt que tout inventer, vous pourrez vous documenter sur l'époque que vous avez choisie.
5. Utiliser la magie comme substitut à une bonne création de monde
La magie, comme l'amour, complique tout. Elle a un prix et des limites. Une des erreurs les plus communes des écrivains de fantasy débutant est qu'ils utilisent la magie pour répondre à tout et tout régler, alors qu'en réalité elle devrait tout compliquer.
Plus que tout autre élément de la fantasy, la magie doit être créée et intégrée consciencieusement au monde, pas seulement pour ses implications dans l'intrigue, mais surtout à cause de ses effets sur tous les aspects de la société. Rien frustre plus un lecteur qu'une situation inextricable dont on se sort par un tour de magie sorti de nul part.
Et vous, avez-vous fait ces erreurs ? Dans quel autre chausse trappe avez-vous sauté à pied joint en écrivant votre roman de fantasy ?
Bonjour,
RépondreSupprimerTrès bon article une fois de plus, avec des conseils et remarques pertinents. Personnellement, je vois en ces cinq points des éléments d'histoire dont j'ai eu toutes les peines à me débarrasser. Et c'est une très bonne idée que de les réunir et les approfondir un peu.
Bon courage
Bons conseils! Pour les points de vue, j'en ai deux principaux, mais autour y'a quelques personnages qui gravitent et des fois, je donne leur point de vue (sur une intro d'un chapitre par exemple). Est-ce une mauvaise chose alors?
RépondreSupprimerJe pense que tu peux te permettre de donner un peu le point de vue d'autres personnages si ça apporte vraiment quelque chose à l'histoire. Le plus important je pense c'est que ça ne perturbe pas le rythme du livre. Mais ce n'est que mon avis ^^
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