samedi 22 août 2015

L'art de l'implicite : quand vos écrits ne sont que la face émergée de l'iceberg

Parfois, l'écriture la plus forte ne l'est pas au travers de ce qu'elle dit, mais de qu'elle ne dit pas.

L'écrivain sait tout
En tant qu'écrivain, vous savez tout. Vous connaissez le contexte, vous savez ce que pensent vos personnages, vous savez ce qui va se passer dans l'avenir... Rien ne vous échappe puisque tout est dans votre esprit, prêt à être couché sur le papier. Pour vous, il n'y a pas de surprise.

 Vous devez bien sur partager ce que vous savez avec vos lecteurs. Vous allez leur expliquer ce que les personnages ressentent, ce qu'ils vont faire, quelles sont les conséquences de leurs actions. Tout ce que vous dévoilerez permettra aux lecteurs d'entrer dans votre monde, de partager les sentiments de vos personnages, d'être happé par l'histoire.

Mais devez-vous écrire tout ce que vous savez ? 

L'implicite aiguillonne l'imagination du lecteur
Évidemment, le lecteur n'en a rien à faire que le méchant se soit tordu un ongle à l'âge de trois ans, mais cette question va plus loin que ça. Parfois, pour donner plus d'intérêt à des scènes, il vaut mieux donner plusieurs angles d'interprétation, laisser des zones de flou, effacer certains détails. Le lecteur a besoin d'imaginer, de se laisser porter par sa propre façon de voir les choses.

 La Fantasy est un genre où l'implicite prend énormément de place. Quand vous créez un nouveau monde, comme je l'explique dans ma méthode pour créer un monde en 30 jours, vous avez besoin de le définir suffisamment en détail pour qu'il soit réaliste. Mais dans votre roman, vous ne pouvez pas le décrire pendant des dizaines de pages, sous peine d'endormir vos lecteurs. Le lecteur va donc combler les trous.

Par exemple, vous n'allez pas écrire "La magie est réservée aux filles, à condition qu'elles aient été formées à partir de 6 ans et demi, et qu'elles ne mangent pas de chocolat de toute leur vie. Elles sont formées pendant 10 ans, et celles qui échouent finissent servantes et ne peuvent jamais sortir de leur école. Et en plus, blablabla...". En réalité, vous laisserez le lecteur découvrir tout ça par les actes des personnages et ses propres observations. Parfois, les conclusions qu'il tirera seront fausses, et vous l'aurez peut-être même guidé habilement vers cette voie. C'est un bon moyen de préparer un coup de théâtre pour plus tard.

En ce qui concerne les personnages, c'est la même chose. Si vous étalez tout ce qu'ils pensent, vous vous privez immédiatement des traîtrises, des coups de théâtre, des quiproquos qui font tout le sel d'un roman. Leurs pensées, leur caractère, leurs limites, tout cela le lecteur va le déduire des agissements des personnages. Et en déterrant lui-même tous ces détails, le lecteur sera d'autant plus proche des personnages.


Et vous, comment faites-vous pour laisser le lecteur découvrir la partie immergée de l'iceberg ?

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