lundi 27 janvier 2014

Pour écrire de bonnes descriptions : soyez spécifiques !

Écrire une description, c'est l'art de peindre une image dans l'esprit de votre lecteur. Maîtriser cet art vous donne accès à une des techniques les plus puissantes de l'écriture, que vous écriviez de la Fantasy ou quoi que ce soit d'autre. La clé pour que ça fonctionne, c'est la spécificité de la description.







Pour être plus clair, prenons un exemple de description :
"Un homme entra dans un bar et commanda une boisson."

Cette phrase a sûrement du faire apparaître une image dans votre esprit. Le problème, c'est que c'est très généraliste, très quelconque. L'image est donc floue. On peut se trouver dans n'importe quelle ville, n'importe quel bar, avec n'importe quel homme. Ça manque d'authenticité, et ne plonge pas suffisamment le lecteur dans la scène. En plus, l'écrivain loupe l'occasion ne fournir des Marqueurs du personnage. Vous l'aurez compris, ce type de description est à éviter.

En général, les lecteurs aiment être immergés dans l'histoire. Ils aiment avoir l'impression de se la faire raconter par quelqu'un qui y était, qui a tout vu de ses propres yeux, et qui est donc capable de leur fournir un maximum de détails.

Alors que pouvons-nous faire pour améliorer cette phrase ? Une approche possible est d'écrire une description plus longue, pour ajouter plus de détails :
"Un homme entra dans un bar et commanda une boisson. Il était vieux et fatigué, et il voulait échapper à sa solitude pour une nuit en se soûlant".

C'est déjà mieux, mais loin d'être parfait. On a plus d'information sur le personnage et ses intentions, mais la description s'allonge, et reste relativement générique. En plus, elle ne respecte pas un principe important de l'écriture : "Montrez, ne racontez pas". La seconde phrase nous raconte ce que le personnage veut, alors qu'il vaut souvent mieux montrer au lecteur des détails spécifiques, et lui laisser déduire lui-même les désirs des personnages.

Essayons donc une autre méthode. Revenons à la première phrase et remplaçons quelques mots génériques par des mots plus spécifiques :
"Un prospecteur grisonnant entra en titubant dans le saloon obscure, et exigea une bouteille de whisky d'une voix morne."

Stop. Cristallisez cette image dans votre esprit et comparez-la à celle formée par la toute première phrase. Ça change tout, non ? Nous ne sommes plus dans un bar générique, dans un cadre générique. Nous pouvons déduire que nous sommes dans l'Ouest américain. Le personnage n'est plus juste un homme, mais une sorte de personnage typique de l'Ouest.  Les verbes "tituber" et "exiger" donne plus d'informations sur sa personnalité et son état physique qu'une longue description. L'adjectif grisonnant est un Marqueur qui donne aussi une indication sur son âge. La boisson qu'il commande révèle des informations sur la quantité qu'il compte avaler et sur ses goûts. La voix morne montre qu'il ne se paie pas une bouteille pour fêter la dernière pépite qu'il a trouvée, mais qu'il va se soûler par dépit. En une phrase, vous montrez toutes ces informations, au lieu de les raconter en un paragraphe.

Vous aurez compris que la spécificité peut changer une description lourde et générique en quelque chose de bien plus intéressant et de plus immersif. Ça entraine le lecteur au cœur votre histoire et rend votre monde et ses habitants plus tangibles, plus réels.

Quand vous écrivez une description, essayez de fournir au lecteur les réponses aux questions suivantes : Qui ? Quoi ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Comment ? Incorporez aussi autant de références sensorielles que possible. Si vous écrivez d'après le point de vue d'un personnage, demandez-vous ce que ce personnage va voir, sentir, entendre, goûter, ressentir. Si vous utilisez le point de vue omniscient, incluez des détails qui incitent le lecteur à penser que vous avez assisté à la scène.

Chaque détail spécifique donne plus d'information sur les personnages et le monde que ne le fera n'importe quel terme générique. Votre personnage porte-t-il une dague ou une épée, monte-il un cheval ou une mule, vit-il dans une hutte ou dans une maison en pierre ?

Comme vous l'avez sans doute compris, il n'y a pas de limite au nombre de détails spécifiques que vous pouvez mettre dans une description. Il ne s'agit donc pas d'étouffer le lecteur sous une avalanche de détails. Il faut que vous soyez sélectifs. Trop de détails vont ralentir l'histoire et rapidement ennuyer le lecteur s'ils ne sont pas nécessaires à l'histoire. Dans un autre coté, quelques détails insérés au milieu d'une scène d'action vont enrichir l'image que se fera le lecteur, sans pour autant ralentir l'action.

La prochaine fois qu'un de vos chapitres vous semble un peu fade, essayez de remplacer quelques termes génériques avec des détails spécifiques, et vous serez surpris de l'effet que ça aura sur votre texte !

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